Les différents prêts aidés immobiliers

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L'accès à la propriété est pour beaucoup le projet d’une vie. Pour le concrétiser, soit vous disposez d’une épargne conséquente pour acheter, soit vous souscrivez un prêt immobilier. Deux options qui ne sont pas toujours accessibles à tous. Cependant, si vous avez des revenus modestes, différents dispositifs existent pour faciliter l’acquisition de votre résidence principale.

Qu’est-ce qu’un prêt aidé immobilier ?

Un prêt aidé immobilier est un financement réglementé destiné à faciliter l’accession à la propriété. Conçus par l’État, certains organismes ou collectivités, les prêts aidés s’adressent à un public qui, en raison de sa situation financière, aurait plus de difficultés à obtenir un crédit classique. Ces dispositifs d'aide offrent des conditions plus favorables : taux d’intérêt plafonné ou nul, frais réduits et parfois une réduction des frais annexes avec la possibilité d’un financement à 100 % du coût du projet pour certains.

Ces prêts sont principalement destinés aux acheteurs modestes et aux primo-accédants, mais certains concernent aussi les salariés (prêt Action Logement) ou les épargnants (prêt Épargne Logement). Chaque formule correspond à un besoin précis : le prêt à taux zéro pour démarrer sans apport, le prêt d’accession sociale pour sécuriser l’achat avec des frais allégés, le prêt conventionné ouvert à tous sans conditions de ressources, ou encore le Prêt Social Location Accession qui permet de devenir propriétaire après une phase locative. Chaque dispositif est détaillé à la section suivante.

Les prêts aidés sont avantageux par rapport aux crédits classiques : coût total de l’opération immobilière allégé, cumul possible avec d’autres aides, parfois avantages fiscaux (TVA réduite, exonération temporaire de taxe foncière). Attention toutefois : chaque offre est encadrée par des modalités spécifiques (conditions d'obtention liées aux revenus par exemple). Ces dispositifs présentent aussi certaines limites : plafond de financement, non prise en charge des frais annexes comme les frais de notaire...

Les grands types de prêts aidés en France

Le prêt à taux zéro

Le prêt à taux 0 (ou PTZ) permet de financer une partie de sa résidence principale avec un emprunt sans intérêt à rembourser à la banque, ni frais de dossier. C'est un prêt complémentaire au prêt principal. Au maximum, il peut couvrir 50 % de votre achat immobilier et s’étendre sur 25 ans. Pour être éligible à ce type de prêt, il faut respecter certaines conditions, comme ne pas dépasser un certain plafond de ressources et ne pas avoir été propriétaire de votre résidence principale au cours des deux dernières années.

Le PTZ est un dispositif qui évolue régulièrement en fonction des politiques de logement, avec des modifications possibles sur les conditions d’éligibilité, les plafonds de ressources et les zones géographiques concernées. Pour disposer des informations à jour, référez-vous aux informations publiées par le Ministère de l’Économie et des Finances.

Bon à savoir :
Pour les travaux de rénovation énergétique de votre logement, vous pouvez obtenir un éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ).

Le prêt employeur

Le prêt employeur, également connu sous les noms de « prêt patronal », « prêt Accession » ou « prêt Action Logement » est un crédit à taux réduit (1 % hors assurance) proposé aux salariés du secteur privé non agricole (entreprises de 10 salariés ou plus) pour financer l’achat ou la construction de leur résidence principale. Le montant et la durée du prêt sont plafonnés et il est octroyé sous conditions de ressources.

Le prêt d'accession sociale

Le prêt d’accession sociale ou « prêt PAS » est un prêt immobilier aidé destiné aux ménages aux revenus modestes, pour financer l’achat, la construction ou les travaux dans une résidence principale. Accordé sous conditions de plafonds de ressources, il peut couvrir jusqu’à 100 % du coût du projet (hors frais de notaire ou d’hypothèque). Le PAS est accordé par des banques ayant signé une convention avec l’État, sur une durée de 5 à 30 ans, à un taux réglementé. Il ne peut pas être complété par un autre crédit immobilier classique. Par contre, il peut être additionné avec d’autres prêts aidés comme le PTZ.

Le prêt conventionné

Le prêt conventionné est un prêt immobilier accordé par des banques ayant signé une convention avec l’État. Ouvert à toutes personnes, sans conditions de ressources, il permet de financer l’achat d’une résidence principale (faire construire dans le neuf ou rénover de l'ancien). Le taux d’intérêt est fixé librement par la banque, dans une limite maximale encadrée.

Le prêt conventionné peut être complété par d'autres financements comme le prêt à taux 0, le prêt épargne logement ou avec son apport personnel. Par contre, il ne peut pas être associé à un crédit immobilier classique.

Le Prêt Épargne Logement à partir d’un Plan Épargne Logement

Le prêt épargne logement permet de financer l’achat, la construction ou des travaux de rénovation dans votre résidence principale. Pour en bénéficier, vous devez détenir un Plan Épargne Logement (PEL) ouvert depuis au moins 4 ans. Le prêt est accessible uniquement si le PEL est arrivé à terme et que vous disposez de droits à prêt, calculés à partir des intérêts acquis sur le plan. Les modalités de ce dispositif dépendent étroitement de la date d’ouverture du plan, ce qui peut avoir un impact notable sur le coût final du financement (montant, taux d’intérêt). Si le prêt issu du PEL ne couvre pas la totalité du projet, vous pouvez demander un prêt immobilier classique en complément.

Le Prêt Social Location-Accession (PSLA)

Le PSLA est un dispositif pour les ménages avec des revenus modestes pour acquérir le logement dans lequel ils vivent en location. Il est accordé sous condition de revenus, avec des montants plafonnés selon le secteur géographique du bien acheté.

Pendant la phase locative, le locataire verse une redevance chaque mois avec un montant encadré. Ensuite vient la phase acquisitive, quand le locataire décide de devenir propriétaire de l'habitation.

Le prix de vente du bien est fixé dans le contrat de location-accession. Il permet au locataire d'acheter un bien à un prix modéré. Le fonctionnement spécifique de ce crédit permet de ne pas avoir d'apport personnel. En effet, celui-ci se construit pendant la phase locative. Vous pouvez compléter le PSLA par d'autres prêts aidés.

Les autres prêts aidés

Certaines collectivités territoriales peuvent proposer d’autres dispositifs pour faciliter l’acquisition de sa résidence principale. Rapprochez-vous de votre collectivité pour en savoir plus, ou à défaut votre banque ou votre courtier peuvent aussi vous renseigner sur ces aides locales à l’accession.

Voici quelques exemples de prêts aidés des collectivités :

  • Paris : dispositif « Prêt Paris Logement » : crédit sans intérêts jusqu’à 24 200 € pour une personne seule ou 39 900 € pour un ménage de deux personnes ou plus.
  • Toulouse : « Pass Accession Toulousain », prêt sans intérêt destiné aux primo-accédants, jusqu’à 6 000 € pour un logement ancien (>5 ans) ou 10 000 € pour un logement neuf.
  • Bordeaux : « Passerelle 1er logement » ou « Passeport 1er logement », subvention directe entre 3 000 € et 6 000 € selon la taille du foyer fiscal.

Quelles démarches pour obtenir un prêt aidé ?

L’obtention d’un prêt aidé immobilier passe par plusieurs étapes. Comme pour tout projet immobilier, en premier lieu, il est essentiel d’estimer votre capacité d’emprunt. Vérifiez ensuite votre éligibilité aux différents dispositifs selon les critères énoncés (ressources, localisation du bien, montant finançable, cumul avec d’autres aides, etc.).

Vient enfin la demande de prêt, qui se fait directement auprès d’un établissement de crédit (banque, organisme partenaire, Action Logement). Vous serez alors accompagné dans l’instruction du dossier, étape clé pour valider votre financement.

Les documents généralement demandés :

  • Pièce d’identité et justificatif de domicile
  • Bulletins de salaire et dernier avis d’imposition
  • Relevés de compte bancaire récents
  • Promesse ou compromis de vente
  • Justificatifs d’épargne (PEL, CEL, etc.) si nécessaire

Selon le dispositif choisi, les délais peuvent varier : quelques semaines pour un PTZ traité par une banque, plusieurs mois pour un PSLA. Anticiper votre demande dès le début du projet permet de sécuriser le financement et d’éviter les retards.

L’essentiel à retenir sur les prêts aidés : comparatif

Pour mieux comprendre les différences entre chaque dispositif, voici un tableau récapitulatif des principaux prêts aidés immobiliers avec leurs caractéristiques clés : durée, taux d’intérêt, possibilités de cumul et profils concernés.

Type de prêt aidé Montant du prêt Durée de remboursement du prêt Taux d’intérêt Pour qui ?
Prêt à Taux Zéro (PTZ) Jusqu’à 50 % du montant de votre projet immobilier Jusqu’à 25 ans (avec différé possible) 0 % (sans intérêt, pas de frais de dossier) Primo-accédants, résidence principale, soumis à conditions de ressources selon la composition du ménage et la zone géographique
Prêt d’Accession Sociale (PAS) Montant minimum 4 000 €
Jusqu’à 100 % du coût du projet (hors frais annexes)
5 à 30 ans Taux plafonné, réglementé Ménages à revenus modestes, selon plafonds de ressources
Prêt Conventionné (PC) Jusqu’à 100 % du coût de l’opération 5 à 30 ans Taux plafonné, réglementé Ouvert à tous, pas de condition de ressources, résidence principale obligatoire
Prêt Employeur (Action Logement) Jusqu’à 30 000 € Durée maximale 25 ans Taux nominal annuel réduit de 1 % Salariés du secteur privé (hors agricole) dans entreprises de +10 salariés
Prêt Épargne Logement (PEL) Jusqu’à 92 000 € (selon droits acquis et date d’ouverture) 2 à 15 ans Taux dépendant de la date d’ouverture du PEL Épargnants avec un PEL ouvert depuis 4 ans minimum
Prêt Social Location-Accession (PSLA) Montant variable selon prix du bien, plafonné par zone géographique Durée maximale 30 ans Taux plafonné, réglementé Ménages modestes, acquisition progressive, avantages fiscaux (TVA réduite, exonération de taxe foncière jusqu’à 15 ans)

Données à jour en septembre 2025 – sous réserve de modifications

Questions fréquentes sur les prêts aidés

Peut-on cumuler plusieurs prêts aidés ?

Oui, il est possible de cumuler certains dispositifs, par exemple un PTZ et un prêt 1 % logement. D’ailleurs, le PTZ peut se cumuler avec tout autre prêt. Pour cela, il faut bien répondre aux conditions d’accès de chaque dispositif.

Quelle différence entre un prêt aidé et un prêt classique ?

Le prêt aidé bénéficie d’un soutien public (taux avantageux, conditions sociales) et ses conditions sont fixées par des organismes dédiés. Le prêt classique, quant à lui, dépend uniquement des conditions fixées par la banque.

Faut-il une assurance emprunteur pour un prêt aidé ?

Oui. L’assurance emprunteur est obligatoire pour tout prêt immobilier. Elle couvre les risques de décès, invalidité, incapacité. Comme pour tout crédit, vous pouvez choisir une assurance alternative et faire une délégation d’assurance emprunteur. Cela permet généralement de réaliser d’importantes économies, à garanties égales.

Peut-on souscrire un prêt aidé pour une rénovation ?

Oui. Certains dispositifs s’adressent aussi aux rénovations. Par exemple, l’éco-PTZ finance les travaux de rénovation énergétique (isolation, chauffage, etc.). D’autres aides publiques ou locales peuvent compléter ce financement.

Où se renseigner sur les prêts aidés et les aides à l’achat immobilier ?

Les dispositifs de prêts aidés changent régulièrement. Afin d’obtenir des renseignements fiables et à jour, rendez-vous directement sur les sites officiels de l’État : service-public.fr, ANIL, Action Logement. Votre banquier ou votre courtier peuvent aussi vous renseigner sur les aides accessibles et les intégrer directement à votre dossier de financement.

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Changement d'assurance sous conditions. Exemple selon profil de l’emprunteur au 01/03/2025. Pour un couple de 34 ans, chacun employé, non-fumeur, et assuré à 100 % en Décès/Incapacité/Invalidité, empruntant ensemble 220 000 € au taux de 3,20 % sur une durée de 20 ans. Le coût moyen d’une assurance emprunteur proposée par la banque est de 19 976 € sur la durée du prêt (soit un TAEA de 0,76 % pour le couple). Le coût de la Garantie Emprunteur Macif s’élève à 9 940 € sur la durée du prêt (TAEA de 0,30 % pour le couple). Économie réalisée supérieure à 10 000 € soit l'équivalent de 0,43 % de taux de crédit.