Qu’est-ce que la quotité en assurance emprunteur ?
La définition de la quotité, c’est la part du capital emprunté pour laquelle un emprunteur est couvert.
Si vous empruntez seul, cette quotité est forcément de 100 % du capital emprunté au moins pour la garantie décès-PTIA.
Si vous empruntez à deux, vous pouvez organiser la répartition de la quotité entre co-emprunteurs. En cas de sinistre, la prise en charge de l’assureur se fait à hauteur de la quotité souscrite.
Si un emprunteur a choisi une quotité de 50 % et qu’il décède, alors l’assurance décès remboursera 50 % du capital restant dû à la banque. Tandis que s’il a souscrit une quotité de 100 %, le crédit sera intégralement remboursé. La personne assurée n’a plus aucune charge à supporter sur cette part du prêt.
En cas d’incapacité temporaire de travail ou d’invalidité permanente, la prise en charge dépendra aussi de la quotité souscrite.
3 choses à savoir avant de choisir sa quotité :
- La somme des quotités des emprunteurs doit obligatoirement être égale à la quotité minimum de 100 % ;
- Les emprunteurs ne peuvent pas être assurés à plus de 100 % chacun ;
- Plus la quotité est élevée, plus le niveau de protection est important mais plus votre assurance de prêt immobilier sera coûteuse.
Comment choisir la quotité de votre contrat d'assurance emprunteur ?
La quotité d’assurance minimale exigée par la banque dépend de votre profil et de la nature de votre projet. Lors d'un emprunt en couple, si elle exige que vous soyez tous deux couverts à 100 %, vous ne pourrez pas y déroger si vous voulez obtenir votre crédit, même si vous souhaitez choisir votre assurance emprunteur en dehors de la banque. En revanche, vous êtes libre de mieux vous couvrir afin d’obtenir une meilleure prise en charge en cas de sinistre.
Le choix de vos quotités d’assurance emprunteur dépend donc des exigences de l'établissement prêteur et de votre situation.
Choisir une quotité de 100 % chacun : la meilleure couverture
Vous< optez tous deux pour une couverture à 100 % pour toutes les garanties. Si l’un de vous décède ou devient invalide, l'assurance prendra en charge le montant total du crédit immobilier : l’autre assuré n'aura plus rien à payer. Le prêt est pris en charge en intégralité et directement réglé à l'établissement bancaire. Cette solution garantit une couverture totale en cas de perte brutale de revenus. C’est une excellente sécurité pour votre famille mais s'assurer à 200 % reste le choix le plus coûteux.
Répartir les quotités à 50-50 : l'option la plus économique
En choisissant des quotités de 50 % par co-emprunteur, chacun est couvert à hauteur de 50 % du crédit. En cas de décès, le conjoint survivant devra toujours s’acquitter de 50 % du crédit et continuera à payer les autres charges courantes du foyer : alimentation, électricité, transports, études, loisirs… Avec un revenu unique, cette option peut créer une fragilité financière importante. Le remboursement du crédit peut devenir difficile. Cette option, bien qu’économique, est donc à prendre avec précaution lors d'un emprunt en couple, en estimant bien votre reste à vivre, notamment en cas de décès.
Adapter les quotités selon les revenus
Partons du principe que chaque emprunteur contribue au remboursement du prêt proportionnellement à ses revenus. Dans ce cas, vous pouvez également ajuster vos quotités en fonction de vos revenus. Celui qui gagne le plus, s’assure donc plus. Imaginons que l’un de vous contribue à payer 70 % de la mensualité et l’autre les 30 % restant, vous pouvez répartir vos quotités de la même manière. Le revenu devient un facteur clé dans la répartition des quotités.
Attention cependant à votre reste à vivre une fois le loyer payé. En cas de sinistre de l’un des assurés (décès, invalidité…), les charges fixes du foyer resteront les mêmes et il faut vous assurer que vous pourrez bien continuer à les payer tout en remboursant votre crédit… Voir notre exemple en bas de page.
Une solution plus sûre est d’augmenter les quotités de chaque emprunteur afin de garder plus de marge sur votre budget. Autrement dit, n’hésitez pas à dépasser le minimum de 100 % d’assurance à deux.
Choisir vos quotités selon votre projet immobilier
Pour le financement d’un achat de résidence principale, une quotité de 100 % par emprunteur sera souvent le choix le plus sûr : en cas de sinistre pour l’un des emprunteurs, le prêt sera totalement pris en charge et ne sera plus un problème pour l’autre. Bien que plus onéreuse, cette solution sécurise le logement de votre famille.
Pour un investissement locatif, les revenus issus des loyers couvrent au moins en partie la mensualité du crédit. Dans ce cas, le client peut adapter sa couverture à son projet patrimonial. Il n’est alors pas forcément nécessaire de vous couvrir à 100 % chacun : la quotité choisie peut être réduite (par exemple une répartition 50/50, 60/40, 70/30 etc). S’il arrivait un sinistre à l’un des co-emprunteurs, les revenus locatifs devraient en théorie compenser la part non couverte par l’assurance.
Répartir les quotités selon les garanties couvertes
Les conséquences du décès ne sont pas les mêmes que celles d’une incapacité de travail ou d’une invalidité. Un décès a des répercussions lourdes sur les revenus du ménage même si le conjoint peut parfois bénéficier d’une pension de réversion. Tandis que les salariés bénéficient bien souvent du maintien de salaire en cas d’incapacité de travail ou d’une pension d’invalidité le cas échéant.
Une autre possibilité peut donc être de choisir des quotités différentes en fonction de la garantie : par exemple 100 % chacun pour la garantie décès-PTIA et 50 % seulement pour l’invalidité/incapacité. Encore une fois, tout dépend de votre situation actuelle et future.
La banque reste libre de fixer des critères minimaux de couverture (via la Fiche Standardisée d’Information), mais elle ne peut pas vous imposer son contrat si l’assurance externe présente des garanties équivalentes. Grâce à la loi Lemoine, vous pouvez d’ailleurs changer d’assurance emprunteur à tout moment, ce qui donne davantage de marge de manœuvre pour ajuster la protection au fil du temps.
Peut-on changer la quotité d'assurance en cours de prêt ?
Le changement de quotité est possible en cours de prêt, mais sous certaines conditions. Cette flexibilité peut répondre à des évolutions dans votre vie, professionnelle ou familiale. Vous pouvez généralement modifier la quotité à la hausse pour une meilleure couverture.
En cas de changement de votre situation, une modification de la répartition ou une diminution des quotités sont également possibles, sous réserve de rester a minima couvert à 100 %. Dans tous les cas, ces démarches nécessitent l’accord préalable de votre banque, qui doit s’assurer que la couverture reste suffisante pour protéger son risque et garantir de rembourser la dette.
Choisir ses quotités : attention à l'impact sur le reste à vivre
Prenons l’exemple d’un couple qui gagne 4 400 € à deux et rembourse un crédit immobilier de 1 300 € chaque mois. Au sein du couple, les revenus sont inégaux : l’un gagne 3 080 € et l’autre 1 320 € (70 %/30 %). Ils décident donc de choisir leurs quotités d’assurance de prêt en fonction de leurs revenus.
| Foyer | Emprunteur A | Emprunteur B | |
|---|---|---|---|
| Revenus | 4 400 € | 3 080 € | 1 320 € |
| Répartition et quotités | 100% | 70% | 30% |
| Crédit | 1 300 € | 910 € | 390 € |
| Charges fixes dont : | 1 100 € | 1 100 € | 1 100 € |
| Alimentation | 500 € | ||
| Transports | 220 € | ||
| Electricité | 180 € | ||
| Loisirs | 150 € | ||
| Tel/ internet | 50 € | ||
| Reste à vivre | 2 000 € | 1 070 € | -170 € |
Imaginons que l’emprunteur A avec le plus haut revenu décède. Il était assuré à 70 %. Il restera donc à l’emprunteur B à régler une mensualité de crédit de 390 € seulement. Mais les charges du foyer restent les mêmes : 1 100 €. Au final, avec le crédit restant ses charges dépassent ses revenus de 170 € chaque mois.
Imaginons maintenant l’inverse. C’est l’emprunteur avec le plus faible revenu qui décède. L’emprunteur A doit continuer de payer 910 € de crédit chaque mois ainsi que ses charges. Il lui reste 1 070 €. Tout va bien… Jusqu’à ce que sa situation change : un de ses enfants part faire ses études dans une autre ville. Résultat, il doit s’acquitter d’un loyer en plus, des frais d’étude et des transports… Il finit dans le rouge.
Notre couple aurait pu éviter ces déconvenues en optant pour une couverture plus protectrice que la quotité minimale requise et en se couvrant par exemple à 100 % et 50 %.
C’est pourquoi, nous vous conseillons de bien définir vos charges et de prendre en compte les évolutions possibles de votre situation familiale afin de bien choisir vos quotités. L’assurance de prêt n’est pas qu’un coût, c’est aussi une sécurité pour votre famille.
L’essentiel à retenir sur la quotité d’assurance emprunteur
La quotité d’assurance emprunteur est un élément clé dans la sécurisation de votre prêt immobilier et de votre logement. Choisir une répartition adaptée est essentiel pour votre protection, tout en respectant vos contraintes budgétaires. Une couverture maximale à 100 % sur chaque tête peut offrir une sécurité optimale, notamment pour une résidence principale, mais son coût peut peser sur votre budget. À l’inverse, des quotités inégales, ajustées en fonction des revenus ou des types de garanties, peuvent s’avérer plus économiques tout en restant pertinentes, selon vos projets.
Gardez également en tête que vos choix ne sont pas gravés dans le marbre. Si votre situation évolue, que ce soit en termes de revenus ou de priorités familiales, il est possible de modifier vos quotités, notamment lors d’un changement d’assurance grâce à la loi Lemoine. Cette flexibilité vous permet d’ajuster votre couverture à vos besoins réels et d’optimiser les coûts.
En conclusion, prenez le temps d’analyser votre profil, vos besoins et vos priorités avec attention. La pertinence de votre contrat dépend directement des risques couverts, qui garantissent la continuité du remboursement du crédit en cas de coup dur. Une répartition bien pensée des quotités peut faire toute la différence, tant pour votre tranquillité d’esprit que pour la pérennité de votre investissement immobilier. Pour aller plus loin, consultez notre guide pratique de l'assurance emprunteur et échanger avec un conseiller spécialisé de notre équipe. Contact privilégié, il saura vous accompagner selon votre demande, de la simple information à la souscription de votre assurance de prêt immobilier.
En bref
- La quotité d’assurance emprunteur détermine la part du capital emprunté couverte par le contrat.
- Une couverture minimale de 100 % du capital emprunté est obligatoirement exigée par l’établissement bancaire. Elle peut être unique (100 % par assuré) ou répartie différemment entre co-emprunteurs.
- Répartir les quotités selon les revenus ou le projet immobilier pour optimiser coût et protection.
- Une quotité élevée couvre mieux les risques mais augmente la cotisation mensuelle du contrat.